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Pour kiffer le Français!
Béni ou le Paradis Privé

Quand j’étais petit, je m’appelais Ben Abdallah Bellaouina et je détestais mon nom. Alors, tout de suite après ma majorité, je décidai de changer de nom et de m’appeler André.

Malheureusement, mes parents découvrirent ma trahison. Je tentai de cacher ma carte d’identité, cependant ma mère la trouva sous mon lit. Elle cria, elle s’arracha les cheveux et se déchira les joues.

 Mon père me menaça de m’expédier illico au bled.

 De ce fait, je fus expulsé de ma maison et mes parents ne m’adressèrent pas la parole.

 Du jour au lendemain, je me retrouvai à la rue, sans emploi, sans famille, sans logement. Je n’eus pas le choix : pour ne pas vivre dans la rue je dû de aller dans un foyer pour jeunes.

 Heureusement, la directrice fut touchée par ma situation et comme j’étais bilingue elle me proposa un travail : je devais accueillir des immigrés clandestins venus du Maghréb.

 J’aimais beaucoup mon métier et je gagnais très bien ma vie.

 Un jour, je dû accompagner un jeune algérien à l’assistante sociale. Quand j’ouvris la porte de son bureau, je fus stupéfait. Je vis les cheveux le plus blonds et les yeux les plus bleus qui soient. Je n’en revenais pas. C’était France.

 Elle nous dit d’entrer en arabe et me regarda. Nous tombâmes amoureux l’un de l’autre, sur le coup. Nous ne nous quittâmes plus jamais.

 Quelques mois plus tard nous nous mariâmes et notre premier enfant naquit ai printemps. Nous l’appelâmes Béni.

 France insista pour que nous présentions Béni à mes parents. Le jour de l’anniversaire d’Abboué, nous sonnâmes timidement à la porte. Ma mère ouvrit. Elle nous regarda tout d’abord, puis son regard supporta sur Béni. Elle comprit. Et alors, elle commença à crier, prit son petit-fils dans ses bras et alla le montrer à Abboué. Ce fut le plus bel anniversaire de mon père.

 Nous nous réconciliâmes, mes parents continuèrent à m’appeler Ben, mais acceptèrent ma nouvelle identité.

 Ils s’occupaient de Béni, pendant la journée, quand nous étions au travail.

 Un jour, quand mon fils et mon père étaient en train de jouer, Béni dit son premier mot : « Abboué ».

 Ce fut la première fois que je vis mon père pleurer !

Fukiri et la classe. =^o^=


Ecrit par manuellaranjeira, le Dimanche 4 Mars 2007, 18:54 dans la rubrique "Lectures et Découvertes".